Толстой Л.Н. - Полное собрание сочинений. Том 90 Страница 3

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Легкие 6 батарей, включенные в стрелковые кадры, вооружив штуцерными или нарезными ружьями и обучив стрельбе, разделить на 12 отделений, по 100 человек в каждом, и присоединить по одному отделению к каждой 6-орудийной батарее.

При лучшем выборе людей в артиллерии, лучшем образовании их и знании оснований действия из огнестрельного оружия можно быть уверену, что артиллерийские команды не только скорее будут обучены, чем пехотные, но что через месяц, выпустив по 300 патронов на ученьях, они будут достаточно обучены, чтобы с пользой быть употреблены в дело.

Не повторяя доказанных преимуществ, которые будут иметь 15 артиллеристов, вооруженных нарезными ружьями, перед 15 артиллеристами, вооруженными легким орудием, скажу еще несколько слов о новых выгодах, вытекающих из такой организации артиллерии как в боевом отношении, так и в отношении хозяйственном.

Выгоды эти будут состоять в следующем.

В боевом отношении: 1) в самостоятельности артиллерии — возможности предпринимать небольшие движения с одним собственным прикрытием артиллерийских стрелков и оборонять в одно время свои фланги и тыл; 2) в возможности под прикрытием своей цепи стрелков приближаться, даже легким орудиям, на картечный выстрел к неприятелю; 3) в возможности заменять убыль людей стрелками, обученными артиллерийской службе.

В хозяйственном: 1) в возможности приступить тотчас к переплавке металла легких орудий; 2) в приобретении правительством около 1400 лошадей в каждом корпусе; 3) в 5 раз меньшем расходовании пороха, ибо залп 200 ружей составляет 3 фунта, тогда как залп легкой батареи составляет 15 фунтов пороха; 4) в уничтожении тотчас 1400 лошадей в каждом корпусе, продовольствие которых в настоящее время стоит правительству 35 000 рублей серебром в месяц.

Подпоручик граф Толстой.

№ 2.

3 февраля 1855 года.

Лагерь на Бельбеке.

 

* LE NON AGIR

Le rédacteur d’une Revue parisienne supposant, comme il me le dit dans sa lettre, que l’оріnіоn de deux écrivains célèbres sur l’état actuel des esprits ne serait pas sans intérêt pour moi, m’a envoyé deux fragments de journaux français contenant l’un le discours de M. Zola prononcé au banquet de l'association générale des étudiants, l’autre une lettre de M. A. Dumas au rédacteur du Gaulois.

Ces documents sont en effet d’un profond intérêt pour moi tant à cause de la renommée de leurs auteurs et de leur actualité que de ce qu’il est difficile de trouver dans la littérature actuelle sous une forme plus succincte énergique et éclatante l’expression du deux forces fondamentales qui composent la résultante suivant laquelle se meut l’humanité: l’une la force de la routine, qui tache de retenir l’humanité dans la voie qu’elle suit, l’autre celle de la raison et de l’amour qui la pousse vers la lumière.

M. Zola n’approuve pas que les nouveaux guides de la jeunesse française lui recommandent une foi qui ne lui paraît être ni bien claire ni bien arrêtée, et, de son côté lui recommande de croire à quelque chose qui lui paraît parfaitement claire et arrêtée, à la science et surtout au travail.

Il existe un philosophe chinois, peu connu, nommé Laodzi, fondateur d’une doctrine religieuse (la première et la meilleure traduction de son livre «De la voie de la vertu» est une traduction française de Stanislas Julien) qui pose comme fondement de sa doctrine le tao, mot qui se traduit par raison, voie, vertu. Or le tao ne peut être atteint que par le non agir, selon la traduction de M. Julien.

Tous les malheurs de l’humanité proviennent selon Laodzi non pas de ce que les hommes ont négligé de faire ce qui était nécessaire, mais de ce qu’ils font ce qui ne l’est pas; de sorte que si les hommes pratiquaient comme il le dit le non-agir, ils seraient non-seulement débarrassés de leur calamités personnelles, mais encore de celles inhérentes à toute forme de gouvernement, ce dont se préoccupe tout particulièrement le philosophe chinois. L’ideé de Laodzi paraît bizarre, mais il est impossible de ne pas être de son opinion quand on considère les résultats auxquels aboutissent les occupations de la grande majorité des hommes de notre siècle.

Que tous les hommes travaillent avec constance et le travail leur rendra «la vie saine, joyeuse et les délivrera du tourment de l’infini». Travailler? Mais à quoi? Les fabricants et les vendeurs d’opium, de tabac, d’eau de vie, tous les tripoteurs de la bourse, les inventeurs et les fabricants d’engins de destruction, tous les militaires et autres travaillent, mais il est évident que l’humanité ne ferait que gagner si tout ces travailleurs cessaient leur travail. Mais la recommandation de M. Zola ne concerne peut-être que les gens dont les travaux sont inspirés par la science. La plus grande partie du discours de M. Zola est destinée à la réhabilitation de la science qu’il suppose attaquée.

Eh bien. Je reçois continuellement de la part de divers auteurs qui ne trouvent point d’appréciateurs, des brochures, opuscules, livres imprimés et en manuscrits, produits de leur travail scientifique. L’un a résolu définitivement, comme il le dit la question de la gnocéologie chrétienne, un autre a écrit un livre sur l’éther cosmique, un troisième a résolu la question sociale, un quatrième la question d’Orient, un cinquième rédige une revue théosophique, un sixième, en un gros volume a résolu le problème du cavalier dans le jeu d’échecs.

Tous ces gens travaillent assidûment et au nom de la science, mais je crois ne pas me tromper en disant que le temps et le travail de mes correspondants ont été employés non seulement inutilement, mais encore d’une manière nuisible, car tous ces hommes ne travaillent pas seuls, mais des milliers de gens sont occupés, autre la fabrication du papier, des caractères et des machines nécessaires à l’impression de leurs ouvrages, à nourrir, vêtir et entretenir tous ces travailleurs de la science.

Travailler au nom de la science? Mais le fait est que le mot science a un sens tellement large et si peu défini que ce que certaines gens considèrent comme science est considéré par d’autres comme une occupation oiseuse et vaine, et cela non seulement par les profanes mais par les prêtres de la science eux mêmes. Tandis que les savants spiritualistes considèrent la jurisprudence, la théologie et la philosophie même comme les sciences les plus nécessaires et les plus importantes, les positivistes considèrent précisément ces mêmes sciences comme des futilités, n’ayant aucune valeur scientifique, et réciproquement, ce que les positivistes estiment comme la science des sciences — la sociologie est considérée par les théologiens et les philosophes spiritualistes comme un assemblage d’observations et d’assertions arbitraires et inutiles. De plus dans une seule et même branche, en philosophie de même que dans les sciences naturelles chaque système a d’ardents défenseurs et de non moins ardents détracteurs, également compétents, mais soutenant des opinions diamétralement opposées.

Excepté cela ne voit-on pas chaque année de nouvelles découvertes scientifiques qui après avoir émerveillé les badauds du monde entier et fait la gloire et la fortune de leurs inventeurs sont reconnues pour de ridicules erreurs par ceux mêmes qui les avaient pronées.

Nous savons tous ce que les Romains regardaient comme la science par excellence, comme l’occupation la plus importante et dont ils se glorificient par devant les barbares était la rhétorique, c’est à dire un exercice dont nous nous moquons aujourd’hui et qui n’a pas même rang de science. De même il nous est difficile de comprendre à présent l’état d’esprit des savants du moyen âge qui étaient pleinement convaincus que toute la science se concentrait dans la scolastique. Or, si notre siècle ne fait pas exception, ce que nous n’avons aucun droit de supposer, il ne faut pas une grande hardiesse d’esprit pour conclure par analogie, que parmi les connaissances qui occupent principalement l’attention des savants de notre siècle et qu’on appelle science, il s’en trouve nécessairement de telles qui auront pour nos descendants la même valeur qu’ont pour nous la rhétorique des anciens et la scolastique du moyen âge.

Le discours de M. Zola est surtout dirigé contre certains guides de la jeunesse qui l’engagent à revenir aux croyances religieuses. M. Zola comme champion de la science se croit leur adversaire, mais au fond la base de sa doctrine et de ceux contre lesquels il s’arme est la même et n’est autre que la foi, comme il le dit lui-même.

Il existe une opinion généralement reçue que la religion et la science sont opposées l’une à l’autre. Elles le sont en effet, mais seulement par rapport au temps c. à d. que ce qui était considéré par les contemporains comme science devient religion pour leurs descendants. Ce qu’on désigne ordinairement du nom de religion n’est en grande partie que la science du passé, tandis que ce qui est généralement désigné par le nom de science n’est pour la plupart que la religion du présent.

Nous disons que l’affirmation des Hébreux que le monde a été créé en 6 jours, que les fils seront punis pour les péchés de leurs pères, qui certaines maladies peuvent être guéries par la vue d’un serpent, sont des données de la religion, tandis que les affirmations de nos contemporains que le monde s’est crée de lui-même en tournant autour d’un centre qui est partout, que toutes les espèces proviennent de la lutte pour l’existence, que les criminels sont les produits de l’hérédité, qu’il existe des microorganismes en forme de virgules qui provoquent de certaines maladies, sont des données de la science, mais il est facile de voir, en se transportant en imagination dans l’état d’esprit de l’ancien Hébreu que pour lui la création du monde en 6 jours, le serpent guérissant les maladies et autres..., étaient des données de la science à son plus haut degré de développement tout comme pour un homme de notre temps la loi de Darwin, les virgules de Koch, l’hérédité et a. d. s. Comme l’Hébreu croyait non pas précisément à la création du monde en 6 jours, au serpent guérissant certaines maladies et autres..., mais à l’infaillibilité de ses prêtres et par cela même à toutes leurs affirmations, de même la grande majorité des gens civilisés de notre temps ne croient pas à la formation des mondes par la rotation, ni à l’hérédité, ni aux virgules, mais à l’infaillibilité de certains prêtres laïques qu’on appelle savants et qui affirment avec le même aplomb tout ce qu’ils prétendent savoir.

Je me permets de dire encore ce que j’ai remarqué plusieurs fois: de même que les anciens prêtres n’étant contrôlés que par leurs collègues se permettaient des écarts de la vérité rien que pour le plaisir d’étonner et de mystifier leur public de même les prêtres de la science font la même chose avec la même effronterie. La majeure partie de ce qu’on appelle religion n’est que la superstition du passé; la majeure partie de ce qu’on appelle science n’est autre chose que la superstition du présent. Et la proportion d’erreur et de vérité est, je suppose, à peu près, la même. Par conséquent travailler au nom d’une croyance en quoi que ce soit, religion ou science, est non seulement un moyen douteux pour améliorer l’existence des hommes, mais un moyen dangereux, pouvant produire plus de mal que de bien. Consacrer sa vie à remplir les devoirs imposés par la religion: prières, communion aumônes, ou bien, d’après le conseil de M. Zola, la vouer à certains travaux scientifiques et apprendre à la veille de sa mort que le principe religieux ou scientifique au service duquel on avait consacré toute sa vie n’était qu’une ridicule erreur...

En autre, avant même d’avoir lu le discours de M. Zola dans lequel le travail en soi-même, quel qu’il soit est mis au rang de mérite, j’ai toujours été étonné de l’opinion établie surtout en Europe que le travail est une espèce de vertu. J’ai toujours cru qu’il n’était pardonnable qu’à un être privé de raison, comme la fourmi de la fable d’élever le travail au rang de vertu et de s’en glorifier, M. Zola assure que le travail rend l’homme bon; j’ai toujours remarqué le contraire. Sans parler du travail égoïste dont le but est le bien-être ou la gloire de celui qui travaille, qui est toujours mauvais, le travail conscient, l’orgueil de son travail rend non seulement la fourmi mais l’homme cruel. Qui de nous ne connaît ces hommes inaccessibles à la vérité et à la bonté, qui sont toujours tellement occupés qu’ils n’ont jamais le temps non seulement de faire le bien, mais de se demander si l’affaire à laquelle ils travaillent n’est pas nuisible. Vous dites à ces gens: votre travail est inutile ou peut être pernicieux, en voici les raisons, attendez, examinons la chose. Ils ne vous écoutent même pas et répliquent avec ironie: vous êtes à votre aise pour raisonner. Ai-je le temps de discuter. J’ai travaillé toute ma vie et le travail n’attend pas; j’ai à rédiger un journal quotidien avec un demi-million d’abonnés; je dois organiser l’armée; j’ai à construire la tour Eiffel à organiser l’exposition de Chicago, à percer l’isthme de Panama, à faire des recherches sur l’hérédité, sur la thélépathie ou sur le nombre de fois que tel ou tel auteur classique a employé tel ou tel mot. Les hommes les plus cruels de l’humanité, les Nerons et le Pierre I ont été constamment actifs, ne restant pas un instant livrés à eux mêmes, sans occupations ou sans distractions.

Si même le goût du travail n’est pas un vice, il ne peut à aucun point de vue être envisagé comme un mérite. Le travail pas plus que la nutrition ne peut être une vertu, le travail est un besoin dont la privation est une souffrance et l’élever au rang de mérite est aussi monstrueux que d’on faire autant pour la nutrition. La seule explication de cette étrange valeur attribuée au travail dans notre société est que nos ancêtres ont érigé l’oisiveté en attribut de noblesse, presque de mérite et que les gens de notre temps ne se sont pas encore complètement libérés de ce préjugé. Le travail, l’exercice de nos organes, ne saurait être un mérite, parce qu’il est toujours une nécessité pour chaque homme ainsi que pour chaque animal, comme le certifient égalemens les galopades d’un veau attaché à une corde et dans notre société, les exercices stupides auxquels s’adonnent les gens riches et bien nourris, qui ne trouvent pas d’emploi plus raisonnable et utile à leurs facultés mentales que la composition et la lecture d’articles de journaux et de romans, le jeu d’échecs et de cartes, la gymnastique, l’escrime, le lawn-tennis, les courses et autres, pour l’exercice de leurs museles.

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